JUNK HEAD

Animation/Science fiction/Aventure/Une oeuvre inattendue, marquante, étonnante, une vraie surprise

Réalisé par Takahide Hori

Avec les voix, en version originale, de Takahide Hori, Yuji Sugiyama, Atsuko Miyake

Long-métrage Japonais

Durée : 01h41mn

Année de production : 2022

Distributeur : UFO Distribution

Interdit aux moins de 12 ans

Date de sortie sur nos écrans : 18 mai 2022

Résumé : dans un futur lointain, et à force de manipulations génétiques, l’humanité a réussi à atteindre une quasi immortalité. Cependant, elle a perdu la possibilité de se reproduire et court à l’extinction. Afin d’enquêter sur les secrets de la procréation, un homme est envoyé au plus profond de la terre, là où vivent des clones mutants prêts à se rebeller contre leurs créateurs…

Bande-annonce (VOSTR)

L'AVANT-PREMIERE

JUNK HEAD a été projeté en avant-première au cinéma Max Linder Panorama à Paris le 2 mai 2022.

Fausto Fasulo, rédacteur en chef de Mad Movies et fondateur d'ATOM Magazine est venu introduire le film à cette occasion. Retrouvez cette intervention dans la vidéo ci-dessous :

Copyright photos © Epixod

Ce que j'en ai pensé : JUNK HEAD est une œuvre qui ne peut pas être découverte sans avoir conscience que son créateur et réalisateur Takahide Hori a travaillé seul dessus pendant 4 ans et qu'il a fallu plus de 7 ans en tout pour arriver au résultat final de ce long-métrage en stop motion d'une heure quarante et une minutes. C'est un peu fou ! Il suffit de regarder les images diffusées pendant le générique de fin sur son travail pour commencer à réaliser l'envergure de son projet. Il serait d'ailleurs bienvenu qu'un curieux se lance dans un documentaire sur son aventure pour nous la raconter.

Takahide Hori se retrouve dans toutes les strates de la réalisation de ce film d'animation. Il en est donc également le scénariste. Il nous propose un récit de science-fiction, sur lequel il a pu travailler en totale liberté, qui aborde le transhumanisme, l'humanité, l'existence à travers la conscience, la génétique, le rapport à Dieu... Autant de sujets qui peuvent paraître ambitieux, mais qu'il inclut de manière récréative dans le parcours d'un personnage qui traverse des épreuves. La façon qu'à Takahide Hori de nous conter son histoire ressemble à un jeu vidéo à l'envers où le héros ne monterait pas les niveaux, mais les descendrait pour y trouver ce dont il a finalement besoin pour se sentir vivant. Il intègre de l'humour, de l'action, des rencontres avec des monstres, de nombreuses interactions avec des personnages différents, de la tendresse, de la méchanceté, de la cruauté, du gore et des aspects organiques (qui ne seront peut-être pas du goût de tout le monde). Sa narration n'est pas toujours très fluide, mais elle trouve un fil rouge solide dans son héros et, plus on avance dans le film, plus on est pris dans le filet de ce récit. Par contre, il nous laisse vraiment sur notre faim à la fin.

Sa mise en scène qui se base uniquement sur la stop motion est assez incroyable. Il n'hésite pas à utiliser des ralentis, à se lancer dans de vraies scènes d'action, à utiliser les perspectives pour montrer l'infiniment grand et les contrechamps pour les dialogues, à faire vivre l'action en même temps au premier et au second plan... Il nous fait ressentir des émotions très variées qui vont du dégoût, à la peur, en passant par l'inquiétude, l'amusement, la tristesse ou l'empathie. Son important travail sur les personnages permet de s'attacher à eux et d'être en attente de savoir ce qu'il va leur arriver. Les décors, qui sont également ses créations, sont stupéfiants. Les matériaux évoquent le béton, la rouille, le métal et expriment la déshumanisation. Ils sont riches en détails et participent grandement à l'élaboration de l'atmosphère étrange qui se dégage de ce long-métrage. Les voix des protagonistes sont celles en version originale de Takahide Hori, Yuji Sugiyama et Atsuko Miyake. Elles transmettent parfaitement les particularités des protagonistes et leurs intonations sont aussi alignées avec le caractère de ces derniers.

JUNK HEAD n'est pas un film d'animation pour enfants. Il s'adresse à un public adulte à la recherche d'une expérience sans compromis sur le fond et sur la forme. Riche de la liberté de son créateur, c'est une œuvre qui peut-être clivante, mais qui est une découverte définitivement originale et marquante.

NOTES DE PRODUCTION

(À ne lire qu'après avoir vu le film pour éviter les spoilers !)

#JunkHead