Épouvante-horreur/Drame/Ambiance de genre maîtrisée, sujet de société qui fait peur, métaphore claire et de belles interprétations
Réalisé par Natalie Erika James
Co-produit entre autres par Jake Gyllenhaal et Anthony & Joe Russo
Avec Emily Mortimer, Robyn Nevin, Bella Heathcote, Jeremy Stanford, Chris Bunton, Christina O'Neill, Catherine Glavicic, Steve Rodgers...
Long-métrage Américain/Australien
Durée : 01h29mn
Année de production : 2020
Distributeur : Star Invest Films France
Date de sortie sur nos écrans : 7 octobre 2020
Résumé : lorsqu'Edna, la matriarche et veuve de la famille, disparaît, sa fille Kay et sa petite-fille Sam se rendent dans leur maison familiale isolée pour la retrouver. Peu après le retour d'Edna, et alors que son comportement devient de plus en plus instable et troublant, les deux femmes commencent à sentir une présence insidieuse dans la maison. Edna refuse de dire où elle était, mais le sait-elle vraiment ?
Bande-annonce (VOSTFR)
Film découvert dans le cadre de L'ÉTRANGE FESTIVAL
Ce que j'en ai pensé : RELIC est un film d'épouvante qui respecte les codes du genre en développant un sujet social qui fait peur dans la vie, tout en se l'appropriant.
La réalisatrice Natalie Erika James a co-écrit le scénario avec Christian White. Dans leur histoire, ils posent face à face trois générations de femmes qui, dans un jeu de miroirs générationnels et terrible, voient leur futur ou leur passé au travers des unes et des autres. La mise en avant de la dégénérescence mentale due à la vieillesse et la façon dont elle prend vie à l'écran est à la fois effrayante et convaincante.
Natalie Erika James, la réalisatrice du film RELIC
La métaphore de la maladie de l'une, qui peu à peu devient le fardeau que chacune doit affronter, est efficacement mis en scène par la réalisatrice. Avec des moyens limités, elle fait des choix appropriés pour faire monter la tension petit à petit. Il y a presque une unité de lieu et la maison isolée au milieu d'un parc boisé est un personnage à part entière de ce cauchemar. Natalie Erika James l'utilise à bon escient pour brouiller les pistes puisque le spectateur découvre une vieille maison qui grince de manière inquiétante sans savoir ce que cela augure. Elle n'hésite pas non plus à jouer sur le dégoût de l'organique, ce qui se retrouve souvent dans les films de genre, et le refus psychologique de se voir dépérir.
Elle choisit d'offrir une atmosphère faite de pénombre à son long-métrage, lui permettant d'utiliser les ombres et les lumières pour asseoir l'ambiance pesante de scènes dans lesquelles la folie vient s'immiscer en ennemi protéiforme dont on ne sait jamais s'il va attaquer ou non.
Le travail sur le son est aussi remarquable, puisqu'il provoque l'angoisse et complète le sens des images. Les effets spéciaux sont bien gérés et donnent de l'ampleur au propos.
Les actrices sont de superbes vaisseaux pour nous transmettre l'horreur d'un futur inévitable, mais aussi l'implication et l'importance des liens dans l'amour filial. Robyn Nevin interprète avec force et conviction une inquiétante Edna, une mère et grand-mère, dont la santé mentale a décidé de prendre le large.
Emily Mortimer interprète avec une belle crédibilité, Kay, une mère et une fille, qui a besoin de contrôle pour garder le cap et qui souffre de voir sa mère dépérir.
Bella Heathcote interprète Sam, une fille et petite-fille, qui regarde encore ses aînées au travers des souvenirs de son enfance et qui va devoir réaliser ce que la situation présente signifie. La normalité de Kay et de Sam vient se fracasser sur l'entêtante perte de réalité d'Edna.
Copyright photos @ Star Invest Films France
RELIC prend son temps pour assembler les éléments qui nous entraînent vers une vision d'un avenir humain qui n'a qu'une seule issue possible et qui, en plus, est marqué du sceau de la maladie dans le cas de ces femmes. Ce film martèle fort son message et réussit à faire grandir le malaise dans l'esprit des spectateurs. Natalie Erika James se révèle être définitivement une réalisatrice à suivre.
#Relic
