UNCLE FRANK


Drame/Un joli film, une histoire touchante, des interprétations convaincantes

Réalisé par Alan Ball 
Avec Paul Bettany, Sophia Lillis, Peter Macdissi, Steve Zahn, Judy Greer, Margo Martindale, Lois Smith, Stephen Root...

Long-métrage Américain
Durée : 01h35mn
Année de production : 2020
Distributeur : Amazon Studios

Date de sortie sur Amazon Prime Video : inconnue


Résumé : En 1973, Beth, encore ado­les­cente, quitte sa cam­pagne natale pour aller étu­dier à l’Université de New York où enseigne son oncle Frank, un pro­fes­seur de lit­té­ra­ture répu­té. Elle découvre rapi­de­ment qu’il est homo­sexuel et qu’il par­tage sa vie depuis long­temps avec son com­pa­gnon Wal­ly ; une rela­tion qu’il a tou­jours gar­dée secrète. Mais le jour où Mac, le patriarche grin­cheux de la famille, décède subi­te­ment, Frank est contraint de retour­ner auprès des siens, accom­pa­gné de Beth et Wal­ly, afin d’assister aux funé­railles. Durant le tra­jet, il doit confron­ter les fan­tômes de son pas­sé et regar­der sa famille en face une fois arri­vé sur place.

Bande-annonce (VO)


Film découvert pendant la 
46ème édition du Festival du Film Américain de Deauville - En compétition

Ce que j'en ai pensé : avant la projection du film au C.I.D de Deauville dans le cadre du 46ème Festival du Film Américain, nous avons vu une petite vidéo dans laquelle le réalisateur Alan Ball, également scénariste de cette histoire, nous racontait qu'il avait avoué son homosexualité à sa mère à 33 ans. Elle a réagi en se demandant ce qui lui tombait sur la tête, puis lui a expliqué qu'il y avait un membre de sa famille qui lui aussi avait eu un 'très, très, très bon ami' (pour la citer) qui était décédé et qu'il avait accompagné la dépouille pendant un voyage en train, à une époque, les années 1930, où cela n'était même pas pensable. Et c'est cette anecdote qui lui a donné envie d'écrire UNCLE FRANK, comme une sorte d'hommage à cet homme de sa famille qu'il n'a jamais connu, ainsi qu'à tous les membres de la communauté LGBTQ qui ont souffert et qui souffrent encore pour se faire accepter. 

Sa vidéo a été chaudement applaudie, ainsi que son long-métrage qui semble avoir emporté le cÅ“ur du public. Il faut dire que cette aventure est touchante parce qu'elle est humaine, tout simplement. 

Alan Ball nous propose un portrait d'homme vu par le regard de sa nièce. Finalement, sa sexualité importe peu aux yeux de cette jeune fille, elle voit ses qualités, elle connecte avec lui et c'est ce qui compte. 

Le réalisateur ajoute pas mal d'humour délicat qui fonctionne sans venir pour autant entacher les moments d'émotions. On découvre au fur et à mesure les éléments qui donnent toutes les facettes du passé pour nous expliquer le présent. Ils s'imbriquent de façon à ce que la narration soit claire et que notre attachement pour les personnages grandisse au fur et à mesure qu'on en apprend plus. Il place le propos, dans les années 1970, dans un contexte familial croyant du sud des États-Unis où l'homosexualité est vue comme un péché mortel et où le patriarche décide comment tout le monde doit penser. Il n'y a cependant pas d'unité de lieu, ce qui permet au scénario d'inclure un road-trip qui sert à faire se rejoindre deux univers opposés. 

Ses personnages sont très bien représentés par de superbes acteurs qui donnent une belle crédibilité aux émotions dépeintes. Paul Bettany est très juste dans son interprétation de Frank Bledsoe, un homme cultivé, qui a toujours souffert de ne pas être accepté par sa famille et qui doit réussir à faire la paix avec lui-même pour avancer et ne plus se sentir coupable.

Sophia Lillis interprète la jeune Beth Bledsoe qui se sent proche de son oncle. Elle fait rayonner son personnage pour lui offrir plus d'ampleur qu'il n'a dans les faits.

Peter MacDissi, à la fois drôle et très touchant, interprète Walid 'Wally', le compagnon de Frank.

Steve Zahn est impeccable dans le rôle Mike, le petit frère de Frank, qui ne s'est jamais trop posé de questions sur rien. Judy Greer est amusante dans le rôle de Kitty, la femme de Mike. Margo Martindale interprète Mammaw, une maman qui aime ses enfants.

Stephen Root interprète Daddy Mac, un père de famille tellement pétri de conviction que même l'amour pour ses enfants ne réussit pas à lui faire se remettre en question.

UNCLE FRANK raconte une histoire touchante qui trouve malheureusement ses racines dans la souffrance. L'attachement du réalisateur pour ses personnages se ressent. Il nous maintient entre rire et émotion et met l'amour au cÅ“ur du sujet. C'est un joli film. 

Copyright photo @ Amazon Studios

  
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