COFFRET BLU-RAY/DVD HAMMER 1970-1976 SEX & BLOOD


Coffret blu-ray/DVD disponible dès le 
27 novembre 2020

Ce coffret s'adresse aux cinéphiles, aux amoureux des films de monstres, aux passionnés de la Hammer et à tous les curieux qui veulent découvrir des films d'horreur datant de la période des années 70. Il y a quelques perles cinématographiques proposées ici qui vont bien au-delà des décolletés improbables des actrices et qui en font un 'must have'. Les bonus, notamment ceux de Nicolas Stanzick, fournissent des explications historiques et contextuelles qui viennent habilement compléter les longs-métrages. Bien que sa thématique soit la fin d'un cycle correspondant à la fin du studio de la Hammer, ce tome 2 sort avant le tome 1 qui, lui, sera disponible en 2021.



DOCTOR JEKYLL ET SISTER HYDE offre une relecture du mythe très connu et bien que cette dernière soit décadente par rapport à l'approche classique, ce film du réalisateur Roy Ward Baker impressionne par sa mise en scène maîtrisée de bout en bout et par son atmosphère étouffante qui trouve un écho dans l'Angleterre victorienne puritaine. Le duo d'acteurs dans les rôles principaux fonctionne à merveille. La performance de Ralph Bates trouve un reflet impeccable dans la prestation de Martine Beswick. Les références à Jack l'éventreur, le quartier de Whitechapel dans une ville de Londres pleine de brouillard et les plans faisant transpirer l'inquiétude dans les images en font un long-métrage à part. Cela se ressent immédiatement lorsqu'on le découvre et Nicolas Stanzick le confirme dans les bonus.



UNE FILLE POUR LE DIABLE mérite notre curiosité surtout pour la prestation de Christopher Lee qui excelle dans les rôles maléfiques. Cependant, il apparaît assez peu dans cette histoire. Le réalisateur Peter Sykes installe un léger voile gothique avec les scènes dans les églises qui confère au film une atmosphère qui fonctionne, mais on sent nettement les problèmes de scénario et les tentatives de faire dans le choc pour attirer les spectateurs. C'est un long-métrage bancal, mais néanmoins à voir pour ses propositions parfois délirantes qui font rire. Dans les bonus, Nicolas Stanzick vient confirmer notre sentiment construit pendant le visionnage tout en remettant le film en perspective puisqu'il explique le contexte de la fin d'une époque pour les studios Hammer.



LES CICATRICES DE DRACULA est un film gothique et sanglant, réalisé par Roy Ward Baker, dans lequel on retrouve Christopher Lee dans son rôle mythique de Dracula. Les plans sur ses regards injectés de sang sont des moments intenses. Ce long-métrage est le présage de la fin d'un cycle à l'image de la destruction du château du monstre au début de l'histoire. Le scénario ne sait pas toujours dans quelle direction il veut emmener le récit, mais on ne peut s'empêcher de s'attacher aux aspects classiques de ce film de monstre. Les effets spéciaux en carton-pâte et les aspects gores ont un charme fou qui donnent au film une atmosphère particulière fort bien enveloppée par la musique de James Bernard.




LES DÉMONS DE L'ESPRIT est un film qui se situe plus dans la catégorie psychologique. On sent ici un thème sous-jacent lié à la transmission par le sang d'un mal qui ressemble à une malédiction et cela est mis en éclairage par Nicolas Stanzick dans les bonus. La réalisation de Peter Sykes, le jeu des acteurs ainsi qu'un très beau décor gothique permettent à ce long-métrage de dépasser les aspects scénaristiques un peu épais qui ne rendent pas forcément l'histoire très lisible. Il demeure intéressant parce qu'il propose une vision du monstre inattendue qui ne joue pas forcément sur les ressorts classiques. Cela le rend difficile à catégoriser, mais lui confère une originalité propre.



LES HORREURS DE FRANKENSTEIN est un film d'horreur gothique, réalisé par Jimmy Sangster, qui marque par son humour noir très bien mis en valeur. Le charisme et la personnalité de Ralph Bates dans le rôle principal sont des atouts majeurs. La cruauté cynique et le double visage de ce personnage effacent presque la créature incarnée par Dave Prowse. Les décors et les effets visuels ne sont peut-être pas tout à fait à la hauteur, mais son atmosphère est cohérente du début à la fin et on se régale de son côté sombre mais léger qui explore la folie géniale, obsessionnelle et totalement amorale de Victor Frankenstein. Il s'agit d'un long-métrage à part dans la saga des Frankenstein, mais qui vaut définitivement son pesant de cicatrices.



LA MOMIE SANGLANTE est un film que l'on ressent vraiment comme bancal. Il ne manque pas d'idées, mais sa narration peine à mettre en place une tension qui aurait permis à l'histoire d'avoir plus d'ampleur. Une ou deux scènes autour des meurtres se distinguent, mets les transitions sont trop souvent floues, cela donne la sensation que le réalisateur ne sais pas exactement où il veut aller. En visionnant les bonus, grâce aux explications de Nicolas Stanzick (qui nous donne envie au passage de lire le roman de Bram Stoker intitulé LE JOYAU DES SEPT ÉTOILES dont le film s'inspire), on comprend mieux la construction du film qui a une histoire malheureusement basée sur des drames, et surtout, cela justifie tout à fait sa présence dans ce coffret dont la thématique tourne autour de la fin du cycle pour le studio Hammer.



Avec SUEUR FROIDE DANS LA NUIT, nous nous retrouvons projetés dans la catégorie du thriller fantastique. On est dans le registre de la terreur. Les rebondissements du scénario fonctionnent parfaitement bien et la tension est impeccablement construite par la mise en scène de Jimmy Sangster qui recèle quelques jolies idées. La narration laisse longtemps le spectateur dans la même ignorance que celle vécue par l'héroïne principale, interprétée par Judy Geeson. Les éléments forment un puzzle qui prend forme dans la dernière partie. L'excellent casting également composé de Ralph Bates, Joan Collins et Peter Cushing fini de donner à ce film une ampleur inattendue qui vient s'opposer au fait que le budget était visiblement limité. Dans les bonus, il est fait référence plusieurs fois à Alfred Hitchcock et effectivement l'ambiance de ce film nous fait penser à la veine Hitchcockienne. Le jeu précis des acteurs et sa réalisation maîtrisée en font un long-métrage représentatif des années 70 vraiment intéressant à découvrir.