AFFAMÉS


Épouvante-horreur/Thriller/Une atmosphère solide et des thèmes importants, mais une seconde partie moins pertinente qui engendre des longueurs

Réalisé par Scott Cooper
Avec Keri Russell, Jesse Plemons, Jeremy T. Thomas, Scott Haze, Rory Cochrane, Amy Madigan, Graham Greene, Cody Davis...

Long-métrage Américain
Titre original : Antlers
Durée : 01h39mn
Année de production : 2021
Distributeur : The Walt Disney Company France

Date de sortie sur nos écrans : 17 novembre 2021


Résumé : dans une petite ville minière de l’Oregon, une institutrice et son frère policier enquêtent sur un jeune écolier. Les secrets de ce dernier vont entraîner d’effrayantes conséquences.

Bande-annonce (VOSTR)


Ce que j'en ai penséAFFAMÉS est un film d'épouvante produit par Guillermo del Toro et réalisé par Scott Cooper. Il s'inspire de la nouvelle The Quiet Boy du romancier Nick Antosca que l'on retrouve à l'écriture du scénario avec Scott Cooper et Henry Chaisson. Leur intrigue se centre sur deux thématiques principales : la maltraitance et les conséquences de la crise sociale qui frappe les petites villes minières aux États-Unis. Il y a d'ailleurs des imbrications entre les deux. Ils ajoutent à cela une strate fantastique qui trouve son origine dans la mythologie ancrée dans la culture de l'Amérique. Ils respectent les codes du film d'horreur en faisant du monstre une métaphore de fléaux réels ainsi que de la lutte intérieure qui ronge les victimes de ces derniers. Ils offrent aussi une perspective cauchemardesque par rapport au vécu des personnages. Ils font monter la tension et la pression dans l'épouvante. Malheureusement, ils rendent leur narration plus prenante dans la première partie de l'histoire que dans la seconde. Ils posent leur sujet avec clarté et délivrent des indices pour nous emmener sur le chemin de cette aventure qui prend pied dans la souffrance, celle des enfants et celle des adultes. Cependant, ils ajoutent parfois des éléments à l'intrigue qui sonnent finalement plus comme une surenchère que comme des faits utiles pour renforcer leur propos. Sur la fin, il y a des redondances d'événements qui allongent le récit inutilement. Il y a aussi une irrégularité sur l'écriture des personnages. Certains sont bien travaillés, d'autres sont soit stéréotypés, soit avec peu d'épaisseur narrative.

Cela se retrouve bien sûr dans la réalisation créant des longueurs et la sensation que certains éléments scénaristiques auraient peut-être pu être supprimés. Malgré cela, Scott Cooper, le réalisateur, fait preuve d'une belle maîtrise de l'atmosphère de son long-métrage qui reste cohérente de bout en bout faisant suinter dans ses tonalités de couleur la crise financière et le mal-être de la petite ville dont le passé industriel s'efface pour laisser place aux difficultés sociales. Les ambiances sombres sont efficaces, ainsi que son approche progressive pour nous faire découvrir le monstre. Il a visiblement veillé à ce que le travail sur le son soit mis en avant puisqu'il participe à rendre les effets visuels, au demeurant tout à fait convaincants, encore plus réalistes et à nous permettre d'identifier immédiatement le danger sans que celui-ci ne soit visible à l'écran. Il donne une véritable pulsation de film indépendant à son long-métrage à laquelle les acteurs s'adaptent aisément. 

Keri Russell interprète Julia Meadows, une femme au passé douloureux qui lutte contre des souvenirs terrifiants. L'actrice sait nous faire ressentir les angoisses ainsi que l'évolution de Julia au travers de cette histoire. Jesse Plemons interprète Paul Meadows, le frère de Julia. Son rôle aurait mérité d'être plus étoffé, mais l'acteur a une belle présence. Jeremy T. Thomas est très bon dans le rôle de Lucas Weaver, un petit garçon aux prises avec une situation indicible. Scott Haze interprète Frank Weaver, le père de Lucas. Il exprime avec habileté sa position de père imparfait et les tourments qui animent son protagoniste.


Photos Courtesy of Searchlight Pictures.
Copyright photos © 2020 20th Century Studios All Rights Reserved

Parce que son atmosphère est solide et ses thématiques importantes, on aurait souhaité qu'AFFAMÉS soit plus régulier dans son approche scénaristique. Ceux qui aiment le genre peuvent se laisser tenter par cette découverte, malgré une seconde partie qui est moins pertinente.

 
#Affamés