VESPER CHRONICLES

Science fiction/Drame/Un univers original, une héroïne attachante et une histoire qui interpelle

Réalisé par Kristina Buozyte et Bruno Samper

Avec Raffiella Chapman, Eddie Marsan, Rosy McEwen, Richard Brake, Mélanie Gaydos, Edmund Dehn...

Long-métrage Français/Lituanien/Belge

Titre original : Vesper

Durée : 01h54mn

Année de production : 2022

Distributeur : Condor Distribution

Date de sortie sur nos écrans : 17 août 2022

Résumé : dans le futur, les écosystèmes se sont effondrés. Parmi les survivants, quelques privilégiés se sont retranchés dans des citadelles coupées du monde, tandis que les autres tentent de subsister dans une nature devenue hostile à l’homme. Vivant dans les bois avec son père, la jeune Vesper rêve de s’offrir un autre avenir, grâce à ses talents de bio-hackeuse, hautement précieux dans ce monde où plus rien ne pousse. Le jour où un vaisseau en provenance des citadelles s’écrase avec à son bord une mystérieuse passagère, elle se dit que le destin frappe enfin à sa porte…

Bande-annonce (VOSTFR)

Ce que j'en ai pensé : VESPER CHRONICLES est un film de science-fiction qui vous emmène dans son univers organique, humide, désespéré pour y faire pousser des messages qui tendent vers l'optimisme. Les réalisateurs Kristina Buozyte et Bruno Samper ont également écrit le scénario avec Brian Clark. Ils s'inspirent de sources diverses, allant de la botanique aux romans graphiques, et créent un univers original où ils travaillent aussi bien le sens de leur histoire, que les liens qui unissent les personnages ou les raisons qui les opposent. Ils ouvrent la porte à de nombreux questionnements qui ne seront pas développés et servent à créer la substance qui donne forme à leur conte, mais répondent aussi à tous ceux qui permettent de comprendre où ils veulent en venir et de s'attacher aux personnages. Ils respectent les codes de la science-fiction et imbriquent dénuement total et technologies du futur. Ils construisent une vraie personnalité à leur héroïne et veillent à mettre en exergue l'évolution de son cheminement dans cette aventure qu'elle soit de son propre chef ou liée à des événements. Ils racontent une histoire personnelle dans un contexte global et soignent ces deux aspects de leur histoire afin qu'ils se nourrissent l'un et l'autre et se fassent écho dans la lutte contre l'abandon de l'avenir.

Derrière la caméra, Kristina Buozyte et Bruno Samper mettent en scène leur vision pessimiste, agrémentée d'un soupçon de fantastique et de quelques moments d'espoirs, en utilisant habilement les paysages de la Lituanie et en y intégrant ce qu'il faut d'effets numériques, au demeurant très réussis, pour la rendre visuellement convaincante. Bien qu'on sente la limite budgétaire, leur envie de nous plonger dans leur narration et leurs choix malins ne donnent pas de limite à tout ce que le spectateur peut imaginer grâce aux éléments qu'ils mettent en exergue. Leur travail sur une atmosphère boueuse, aux couleurs sombres, ou l'ombre est plus présente que la lumière, est remarquable. Elle reste cohérente du début à la fin. Elle est complétée par un soin particulier apporté aux décors, une bande originale, composée par Dan Levy, qui souligne avec intensité des moments clés et des costumes qui sont en adéquation avec les groupes sociaux représentés. Les vêtements sont d'ailleurs parfois étonnants et donnent envie d'en savoir davantage sur leur fonction et ceux qui les portent. Les réalisateurs travaillent aussi le développement des sentiments qui traversent leur héroïne principale, tour à tour anxieux ou emprunts d'un optimisme ou d'une joie rappelant que son enfance n'est pas si loin. Ils permettent de s'attacher à elle et aux personnes prenant soin d'elle et qui gravitent autour d'elle.

Ainsi, au fur et à mesure que cette aventure se met en place, les enjeux prennent forme et le devenir de Vesper nous tient de plus en plus à cœur. Cette dernière est interprétée par une jeune actrice vraiment surprenante, Raffiella Chapman. Elle sait faire vibrer le caractère bien trempé de sa protagoniste, son intelligence et sa part d'innocence. Autour d'elle, Richard Brake offre une performance très touchante dans le rôle de Darius, le père de Vesper, Rosy McEwen propose une interprétation toute en nuances dans celui de Camellia et Eddie Marsan est impeccable pour nous faire percevoir les recoins terrifiants de la pensée de son protagoniste Jonas.

VESPER CHRONICLES nous propose de rentrer dans un univers original pour suivre les aventures d'une jeune protagoniste qui veut changer les faits établis en luttant avec intelligence contre la violence du monde. Le film se suffit à lui-même et nous offre un très bon moment de divertissement qui nous fait réfléchir à des parallèles avec notre monde actuel, mais les réalisateurs entrouvrent la porte sur ce qui pourrait être une saga et, à la fin du long-métrage, on est curieux et enthousiaste à l'idée qu'une suite puisse éventuellement voir le jour.

Copyright photos © Condor Distribution

AVANT-PREMIERE

VESPER CHRONICLES a été projeté en avant-première à Paris le mardi 2 août 2022. Les réalisateurs Kristina Buozyte et Bruno Samper étaient présents pour introduire le long-métrage. Ils ont également eu la gentillesse de venir répondre à quelques questions à la fin de la projection en compagnie des producteurs Daiva Jovaisiene et Alexis Perrin, ainsi que d'un invité surprise très spécial. Retrouvez ces interventions dans la vidéo ci-dessous. Attention, cette vidéo contient des spoilers et doit être visionnée après avoir vu le long-métrage.

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