LA SYNDICALISTE

Drame/Thriller/Un film intense, à découvrir

Réalisé par Jean-Paul Salomé

Avec Isabelle Huppert, Grégory Gadebois, Marina Foïs, François-Xavier Demaison, Pierre Deladonchamps, Alexandra Maria Lara, Gilles Cohen, Aloïse Sauvage, Mara Taquin, Yvan Attal...

Long-métrage Français

Durée : 02h02mn

Année de production : 2023

Distributeur : Le Pacte

Date de sortie sur nos écrans : 1er mars 2023

Résumé : la Syndicaliste raconte l’histoire vraie de Maureen Kearney, déléguée CFDT chez Areva, qui, en 2012, est devenue lanceuse d’alerte pour dénoncer un secret d’Etat qui a secoué l’industrie du nucléaire en France. Seule contre tous, elle s’est battue bec et ongles contre les ministres et les industriels pour faire éclater ce scandale et défendre plus de 50 000 emplois jusqu’au jour où elle s’est fait violemment agresser et a vu sa vie basculer…

Bande-annonce (VF)

Ce que j'en ai pensé : LA SYNDICALISTE est un long-métrage réalisé par Jean-Paul Salomé. Le scénario, écrit par Fadette Drouard et Jean-Paul Salomé, s'inspire d'une histoire vraie dépeinte dans le livre de la journaliste Caroline Michel-Aguirre intitulé LA SYNDICALISTE. Ils décrivent un contexte de grande entreprise, puis peu à peu tissent la trame d'un double scandale. Ils mettent en exergue le peu de valeur donné à la parole de la femme dans le milieu judiciaire, politique et entrepreneurial. En se concentrant sur l'héroïne pour installer les différentes intrigues, ils réussissent à insuffler une belle intensité à un récit qui contient quelques éléments narratifs assez classiques propres à ce genre du long-métrage. Le fil des événements est clair et le résultat qui en a découlé aussi.

Au début de son film, Jean-Paul Salomé utilise une mise en scène posée, voire un peu plate, montrant des scènes de discussions en entreprise oscillant entre combat de chefs et petites manipulations. Mais au milieu de ces dernières, il pose son héroïne, son objectif unique et son agression. Au fur et à mesure, par vagues, il construit le raz-de-marée qui va la submerger et dès lors, son long-métrage se transforme en portrait d'une battante qui paraît frêle, mais dont les murs intérieurs sont bien solides. En découvrant les faits, les spectateurs sont consternés et horrifiés, d'autant qu'ils sont malheureusement très crédibles sur tous les fronts. Le réalisateur dénonce de multiples dysfonctionnements sociétaux, judiciaires, entrepreneuriaux et politiques.

Il fait tout reposer sur les épaules de son actrice principale, Isabelle Huppert, qui est impressionnante tant elle personnifie Maureen Kearney. La personnalité de sa protagoniste est spécifique et elle la joue impeccablement. Le réalisateur fait en sorte de nous positionner vis-à-vis de Maureen comme tous ses interlocuteurs, sans qu'on sache d'elle les éléments qui nous permettraient de la décrypter. Il finit par nous les dévoiler, mais avant cela, c'est au spectateur de faire le travail de raisonnement qui aurait dû s'imposer à ceux qui ont mis sa parole en doute. C'est un personnage intrigant et qui a une vraie puissance dans sa force intérieure. On s'attache vraiment à son sort pendant le déroulement du film.

Les autres personnages sont assez secondaires, même s'ils sont tous une pièce du puzzle dans cette affaire. Il est appréciable qu'ils soient joués par des acteurs capables d'imposer leurs personnages en peu de temps que ce soit Grégory Gadebois dans le rôle du mari de Maureen, Marina Foïs dans celui de la femme d'affaires Anne Lauvergeon, Yvan Attal qui interprète l'homme d'affaires Luc Oursel, François-Xavier Demaison qui interprète le collègue de Maureen, Pierre Deladonchamps qui joue l'Adjudant-Chef Brémont, Gilles Cohen dans le rôle de Maître Témime ou encore Aloïse Sauvage dans celui très significatif d'une jeune policière.

LA SYNDICALISTE surprend par son intensité qui se construit au fur et à mesure de son avancement. La prestation d'Isabelle Huppert est remarquable. C'est un film engagé, qui est clair autant sur son fond que sur sa forme. Il est vraiment à découvrir.

#LaSyndicaliste