RETOUR SUR LE FESTIVAL NATIONAL DU FILM D'ANIMATION DE RENNES 2023

 


Festival national du film d'animation
Du 1er au 5 avril 2023 à Rennes métropole

Affiche réalisée par Quentin Baillieux, réalisateur et lauréat du Festival en 2019

Bande annonce du festival


Retour sur le Festival National du Film d'Animation de Rennes 2023

Venir profiter du festival dans la jolie ville de Rennes est un vrai plaisir. Certes, le programme est chargé, intense et il faut faire des choix entre assister à des projections de longs-métrages, voir toute la compétition des courts-métrages, participer à des ateliers, regarder les expositions... Dans tous les cas, la découverte des œuvres nous récompense amplement. Bravo aux organisateurs de cette excellente édition qui a été un succès mérité !

Les sessions de courts-métrages

Le Festival proposait une compétition de 59 courts-métrages officielle et d'étudiants, réparties en 8 sessions de projections centrées autour de thèmes différents et autant d'occasion de rencontrer des réalisateurs enthousiastes. Les 29 courts-métrages professionnels et les 30 courts-métrages étudiants étaient présentés ensemble dans chacune des sessions. Il est amusant d'essayer de distinguer les courts-métrages professionnels et ceux étudiants, car il est parfois très difficile d'y parvenir. 

Note : Les titres suivis d'une étoile ⭐ étaient soumis au Prix du public.

AMITIÉS FANTASTIQUES | COMPÉTITION 1 + RENCONTRE

Thème : un oiseau, un château d'eau, un ours, un serpent ou même la Lune... On a toujours besoin d'un partenaire, aussi surprenant soit-il, pour nous accompagner et nous faire grandir. Des films tendres et poétiques qui nous emmènent d'un paysage enneigé au milieu du désert et nous racontent un peu ce qu'est l'amitié.


Mon avis : une très belle session pleine d'imagination et de rêves. Chacun des courts-métrages présentés ici avait de vraies qualité. L'animation de la petite araignée dans 'Swing to the Moon' est assez incroyable. La poésie dans 'Suis mes pas' et dans 'Emerveillement' est remarquable. Le travail sur la stop-motion dans 'Babette et l'oiseau' est enthousiasmant. Les thèmes abordés et le travail autour de l'architecture dans 'Théo le château d'eau' sont surprenants. L'animation, la musique et l'histoire dans 'Naissance des oasis' sont un coup de cœur.

Romane Tulli-Houzet, Simon Veyrières et Eliot Zuzino, réalisatrice-eurs de Babette et l'oiseauMarion Jamault, réalisatrice de Naissance des oasis et Jaimeen Desai, réalisateur de Théo le château d'eau étaient présents pour nous parler de leurs courts.

Retrouvez leur intervention dans la vidéo ci-dessous.









Copyright vidéo/photos © Epixod

ÉVASION IMAGINAIRE | COMPÉTITION 2

Thème : l'imagination peut être autant voisine de la peur que de la liberté, parfois elle nous fait même basculer de l'une à l'autre. Ici elle accompagne nos personnages pour le pire comme pour le meilleur.


Mon avis : l'excellent humour de Boom,  la tendresse de Le Monstre Qui Pue Des Pieds, les très belles animations de Colchique, Out of the Blue, Harvey ou encore de Le Voyage Délivré, ont fait de cette session un beau moment. L'ambition de l'animation de Colocation sauvage (un court réalisé par Armelle Mercat-Junot), doublée d'une thématique inattendue en ont fait une découverte à part dans cette très bonne sélection.

Les réalisateurs-rice du court-métrage Le Monstre Qui Pue Des Pieds, Nicolas Trolet, Alma Frolich, Olivier Fauxpoint, Théo Monteiro et Valentin Frachet Gorelli, étaient présents à la projection de cette session.




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DANS MON COCON | COMPÉTITION 3 + RENCONTRE

Thème : parfois notre refuge c'est l'autre. La famille, l'être aimé, un ami qui nous cuisine un bol de riz, tout le monde définit ce qui le protège du monde extérieur et constitue son cocon et son foyer.


Mon avis : une session pleine de sensibilité dont le fil conducteur est les relations aux autres pour penser ses blessures. Beaucoup de belle découvertes touchantes avec 'Mais où est le Chef ?', 'De l'eau plein les poches', 'No time for love' ou encore 'Le bruit des racines', mais le coup de cœur absolu a été 'L'air de rien' de Gabriel Hénot-Lefèvre à la fois pour une animation superbe et élégante et pour son thème de l'amitié d'un homme âgé avec une mouette qui se termine par une allégorie sur la mort. Un court-métrage d'une grande intensité émotionnelle, vraiment très beau.

Gabriella Coumau, réalisatrice de No time for love, Fanny Jiang, réalisatrice de Mais où est le chef ?, Dora Surdeau, réalisatrice de Le Bruit des racines, Lise Rémon, réalisatrice de Les Pas qui ne sont pas perdus pour tout le monde, Mariam Farota, réalisatrice de De l'eau plein les poches, Gabriel Hénot-Lefèvre, réalisateur de L'Air de rien, étaient présents pour nous parler de leurs courts.

Retrouvez leur intervention dans la vidéo ci-dessous.












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VISIONS D’AILLEURS | COMPÉTITION 4

Thème : l'animation peut nous emmener dans les contrées les plus folles. Embarquez dans ce voyage qui passe de l'espace aux flancs d'une falaise, du rêve au merveilleux, en nous faisant même découvrir le fond d'une penderie enchantée.


Mon avis : Une session d'une belle richesse qui fait passer beaucoup d'émtions. Le magnifique 'Ice Merchants' était une sublime surprise dans cette session.  La force du message de 'La Veste rose' et la qualité de son animation était surprenants.  Une remarquable nostalgie se ressentait en regardant 'Last Summer'. L'humour de 'La Quête de l'Humain' était super rafraîchissant. La maîtrise des textures et des mouvements dans 'Samara Op. 4' était bluffante. 

UN GOÛT DE FIN DU MONDE | COMPÉTITION 5

Thème : une région désertée, la solitude au milieu des autres, le désespoir, la mort ou alors un univers post-apocalyptique… Qu'est-ce que la fin du monde et comment l'envisager sans drame et sans panique ?


Mon avis : les perspectives et appréhension du monde différentes faisaient le sel de cette session. La force des témoignages de 'Nuit blanches', l'onirisme comme bouée de sauvetage pour affronter le drame dans 'Europe par bidon', l'originalité de 'El After Del Mundo', la réussite des décors et des perspectives dans 'Wired up' étaient toutes de belles surprises. Cependant, la façon qu'à Raphaëlle Stolz de gérer le mystère autour de son histoire dans 'Miracas' avec un apport fantastique dans une communauté locale autour de thématiques sombres s'est démarquée dans cette session d'un très bon niveau. 

PARLE-MOI D’AMOUR | COMPÉTITION 6

Thème : des attentes, des désirs, des questionnements… L'amour n'est pas toujours absolu, synonyme d'épanouissement et de certitudes. Il nous pousse aussi parfois dans nos retranchements, au plus profond de nous-même.
 

Mon avis : une session un peu moins enthousiasmante, mais avec cependant quelques jolies tentatives que ce soit 'Un Petit Homme', 'Schrödinger', 'Christopher at Sea' ou encore 'Pourquoi les jolies filles descendent à Léon Blum'. La visualisation des sentiments intérieurs qui traversent le personnage de 'La Vita Nuova' était très réussie. 'Ecorchée' est une belle performance de stop-motion et aborde l'horreur avec un vrai sens narratif.

LE TRAVAIL, C’EST LA SANTÉ | COMPÉTITION 7

Thème : il nous stimule, nous aliène, nous épanouit, nous épuise… Le travail peut déclencher des sentiments divers et contradictoires, questionnant notre rapport au temps, au quotidien, à la répétition mais aussi aux autres.


Mon avis : une session un peu décevante par la manque de développement de ses thèmes, même si la technique était bien présente. La stop-motion de 'Ressources Humaines' était très réussie. 'Backflip' et 'Mais où est donc Ornicar ?' avait tous les deux des bonnes idées, mais étaient trop redondants. 'Mon tigre' apporte une vision intéressante du burnout. La poésie de 'La Grande Arche' qui oppose une vision humaine à un lieu plutôt déshumanisé était touchante. 

DÉMONS INTÉRIEURS | COMPÉTITION 8

Thème : si l'enfance est souvent une période bénie de l'innocence, elle offre aussi son lot de doutes, de souffrances et d'épreuves, chacun·e essayant de se construire entre les épreuves et les joies qui se présentent.


Mon avis : une session un peu en dent de scie. Autant les thèmes abordés étaient graves et nécessaires, autant les narrations n'étaient pas toujours très adroites ou claires. Les techniques d'animations n'étaient pas toutes agréables visuellement, mais ce n'était pas le cas the 'The Draft' dont l'animation était très belle, précise et texturée. Dans cette projection, c'est surtout 'Martyr' de Raoul Faure qui a marqué les esprits par la force de sa narration et son choix d'animation efficace.

Les longs-métrages

Le Festival propose aussi une compétition de longs-métrages qui permet de (re)découvrir des films d'animation. Cette édition proposait 9 longs-métrages dont 1 en avant-première.



C'est donc éventuellement l'opportunité de rattraper tous les films qu'on n'a pas eu l'occasion de découvrir au cinéma à leur sortie. Cela a été le cas pour PATTIE ET LA COLÈRE DE POSÉIDON, un film d'animation, plein d'énergie et d'aventures, réalisé par David Alaux et produit par les studios TAT à Toulouse. Mon avis sur ce film est ici.


Les prix (source : communiqué de presse du festival)



Les expositions

Le Festival organise également des expositions autour des films et des métiers de l'animation. 


Thème : découvrez les décors et personnages originaux de trois films d'animation, produits par les studios rennais JPL Films et Vivement Lundi ! avec Les Liaisons foireuses de C. Alliez et V. Delvoye, La Petite casserole d'Anatole de E. Montchaud et L'Homme le plus petit du monde de J. Pablo Zaramella.












Copyright photos © Epixod



Thème : plongez avec cette exposition dans les coulisses de création du film Saules aveugles, femme endormie et le travail d'adaptation de Pierre Földes, d'après les nouvelles de Murakami.