RETOUR SUR LE NIFFF 2024

Du 5 au 13 juillet 2024

Teaser du festival

La vingt-troisième édition du NIFFF s'est déroulée du 5 au 13 juillet 2024 dans la jolie ville de Neuchâtel en Suisse où le festival est omniprésent (pas seulement dans les salles de cinéma).

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La programmation du NIFFF était riche en découvertes diverses. Comme toujours en festival, en terme de planning, il faut faire des choix, même si la préférence va souvent à la compétition internationale des longs-métrages. Les trois jours passés au NIFFF ont tout de même permis de découvrir des films dans de nombreuses catégories.

COMPÉTITION INTERNATIONALE

Les long-métrages en compétition étaient :

Les films vus au NIFFF :

- ANIMALE réalisé par Emma Benestan (Film d'ouverture, FR, 2024, 97mn)

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Résumé : Nejma, 22 ans, travaille avec les taureaux et espère gagner la prochaine course camarguaise. Mais d’étranges morts, attribuées à une bête sauvage, éveillent les craintes de la population.

Mon avis : la délicatesse de la réalisation de Emma Benestan et la très belle photographie d'ANIMALE, font ressortir la bestialité sous-jacente de l'histoire. Belle performance de Oulaya Amamra.

La réalisatrice Emma Benestan et l'actrice Oulaya Amamra étaient présentes pour introduire la projection du film ANIMALE. Retrouvez cette rencontre ci-dessous.

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- I SAW THE TV GLOW réalisé par Jane Schoenbrun (US, 2024, 100 mn)

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Résumé : passionné·es par une mystérieuse série télévisée nocturne, deux lycéen·nes voient leur réalité se teindre d’étrangeté. Un teen movie queer et horrifique, doublé d’un hommage aux années 90.

Mon avis : ce film, réalisé par Jane Schoenbrun, développe une atmosphère vintage et mélancolique très réussie. Il est dommage que le récit nous laisse sur notre faim. Les deux acteurs principaux jouent avec la bonne sensibilité.

- HANDLING THE UNDEAD réalisé par Thea Hvistendahl (NO/SE/GR, 2024, 97mn)

Résumé : à Oslo, alors que les morts se relèvent dans la chaleur de l'été, trois familles retrouvent leurs proches récemment décédés. Comment faire son deuil lorsque les disparu·es sont de retour ?

Mon avis : premier long-métrage de Thea Hvistendahl, HANDLING THE UNDEAD a des atmosphères très maîtrisées et aborde un point de vue vraiment dramatique que l'horrifique habille bien, par contre, il y a beaucoup de longueurs.

- MAXXXINE réalisé par Ti West (US/UK, 2024, 103mn)

Résumé : Hollywood, 1985. Alors que Maxine perce dans le monde du cinéma, des actrices sont la cible d’un tueur en série. L’ultime volet de la trilogie de Ti West (X, Pearl), porté par Mia Goth !

Mon avis : Avec MAXXXINE, Ti West referme sa trilogie (X, Pearl), toujours

avec Mia Goth et cette fois en 1985. Plus punchy, mieux géré au niveau rythme, on s'attache à cette héroïne qui a du répondant. Très sympa !

- L'EMPIRE réalisé par Bruno Dumont (FR, 2024, 110mn)

Résumé : un village du Nord de la France est le théâtre d’un affrontement entre des forces extraterrestres, dont l’issue pourrait décider de l’avenir de la galaxie… Star Wars chez les Ch’tis !

Mon avis : avec ses 0 et ses 1, tout ce que Bruno Dumont développe avec L'EMPIRE est un ennui intergalactique. Dommage, car l'idée d'associer banalité du quotidien et science-fiction pure était bonne.

COMPÉTITION ASIATIQUE

Les films de la compétition étaient :

Les films vus au NIFFF :

- TOXIC DAUGHTER réalisé par Naito Eisuke (JP, 2023, 106mn)

Résumé : alors que Hagino s’installe avec son mari, sa belle-fille reçoit la visite d’une étrange camarade, dont le passé aussi trouble qu’inquiétant semble avoir sur elle une dangereuse emprise.

Mon avis : ce film réalisé par Naito Eisuke, propose trois portraits de femmes et une intrigue sur un coming of age qui prend son essor dans la psychopathie. Parfois un peu long, mais sa mise en scène relance souvent l'intérêt.

- SCHIRKOA: IN LIES WE TRUST réalisé par Ishan Schukla (IN/FR/AL, 2024, 103mn)

Résumé : présenté en compétition asiatique, Schirkoa marque les esprits par son esthétique particulière, en phase avec le monde dystopique qu'il met en scène.

Mon avis : ce film d'animation réalisé par Ishan Shukla, pose un contexte convaincant, mais la direction prise par le scénario manque de force. L'animation est imparfaite, mais une belle énergie s'en dégage. Inégal.

Le réalisateur Ishan Schukla, l'actrice Asia Argento, qui fait la voix de Lies (la sirène), les producteurs et le character designer étaient présents pour introduire la projection du film d'animation SCHIRKOA: IN LIES WE TRUST. Le réalisateur Ishan Schukla et l'actrice Asia Argento sont venus répondre à des questions après la projection. Le réalisateur a, entre autres, évoqué les aspects techniques et créatifs liés à l'usage du moteur de jeu Unreal Engine dans son travail d'animation. Retrouvez ces moments ci-dessous.

- TWILIGHT OF THE WARRIORS: WALLED IN réalisé par Soi Cheang (HK/CN, 2024, 126mn)

Résumé : Hong Kong, années 80. Pourchassé par des voyous, un jeune immigré se réfugie dans la Citadelle de Kowloon. Une adaptation du manhua City of Darkness, bourrée de combats survoltés.

Mon avis : ce film, réalisé par Soi Cheang, a des combats vraiment cools, des décors immersifs, une histoire ancrée dans la culture locale. Une découverte coup de poing.

- EXHUMA réalisé par Jang Jae-Hyun (KR, 2024, 134mn)

Résumé : victime de malheurs multiples, une riche famille coréo-américaine embauche un quatuor d’experts en rites funéraires et chamanisme afin d’identifier la cause de ces maux. Ceux-ci exhument la tombe familiale située dans l’arrière-pays et de laquelle de nombreux secrets émergeront. Présenté cette année à la Berlinale et véritable hit au box-office sud-coréen, Exhuma explore avec noirceur le passé difficile du pays et les traces qui en demeurent au sein des traditions et de l’identité d’une famille expatriée.

Mon avis : ce film, réalisé par Jang Jae-Hyun, utilise le folklore coréen à bon escient, créé un groupe de personnages attachants & la réalisation est convaincante, mais la démonstration est trop longue.

THIRD KIND

Les films de cette catégorie étaient :

Le film vu au NIFFF :

- LES PISTOLETS EN PLASTIQUE réalisé par Jean-Christophe Meurisse (FR, 2024, 95mn)

Résumé : volatilisé après le meurtre de sa famille, un présumé tueur français est arrêté au Danemark. Une comédie morbide et peuplée d’individus loufoques, tirée d’un célèbre fait divers nantais.

Mon avis : l'humour (parfois très noir) du film LES PISTOLETS EN PLASTIQUE, réalisé par Jean-Christophe Meurisse, fait mouche ! La mise en scène fait habilement se recouper les différents flux narratifs. Dynamique, il a une personnalité propre. Une réussite !

ULTRA MOVIES

Les films de cette catégorie étaient :

Les films vus au NIFFF :

- KILL, un film réalisé par Nikhil Nagesh Bhat (IN/US, 2023, 115mn)

Résumé : monté à bord d’un train pour empêcher le mariage forcé de sa bien-aimée, Amrit se retrouve face à un gang de bandits furieux. De la bagarre, du sang et des chorégraphies millimétrées !

Mon avis : ce film réalisé par Nikhil Nagesh Bhat, offre aux spectateurs exactement ce qu'il vend et il le fait bien. Les coups font très mal, le méchant est détestable, on s'attache aux héros et la mise en scène des combats est travaillée. Fun !

- IMMACULATE réalisé par Michael Mohan (US/IT, 2024, 89mn)

Résumé : jeune religieuse étasunienne, Cécilia est invitée à intégrer un couvent en Italie. Un miracle inexpliqué et d’horrifiques événements vont bouleverser son séjour. Faites vos prières !

Mon avis : ce film réalisé par Michael Mohan, est efficace dans son genre, malgré quelques grosses ficelles scénaristiques. Il est jusqu'au-boutiste sur l'expérience vécue par l'héroïne. La mise en scène et les atmosphères sont maîtrisées.

AMAZING SWITZERLAND

Il a été possible de découvrir la sélection des courts-métrages suisse des AMAZING SCHOOLS.

Session de courts-métrages réalisés par les écoles d'art et de cinéma suisses avec :

- A MONSTER CALLED LOVE de Sophia Lara Nimue Schweizer (13mn)

- SEARCHING FOR THE 5TH DIRECTION de Matthias Schupbach (8mn)

- UNDER THE ICE de Michel Kessler et David Oesch (23mn)

- BEUTSET de Alicia Mendy (30mn)

- VAMPIRE DECADENCE de Kenza Emery, Aida Captijn et Gaetan Carron (9mn)

- MEMENTO MORI de Victor Cateau (20mn)

- DIAPASON 440 de Aurélie M. Chétélat (11mn)

Mon avis : les courts qui se distinguent dans cette session sont :

- A MONSTER CALLED LOVE pour son côté vintage et son actrice principale.

- UNDER THE ICE pour son ambition visuelle.

- BEUTSET pour sa maîtrise cinématographique.

- VAMPIRE DECADENCE pour sa personnalité et son humour.

Les réalisateurs Lara Nimue Schweizer (ZHdK), Michel Kessler & David Oesch (ZHdK), Matthias Schüpbach (HSLU), Aïda Captijn & Gaétan Carron & Kenza Emery (HEAD), Victor Cateau (ECAL) et Aurélie M. Chételat (ECAL) étaient présents pour présenter cette session et répondre à quelques questions. Retrouvez ces moments ci-dessous.

CARTE BLANCHE À ASIA ARGENTO

Asia Argento

(Source : site officiel du NIFFF) En tant qu’invitée d’honneur du NIFFF 2024, Asia Argento a présenté sa carte blanche d’une sélection de films qui l’ont inspirée et façonnée en tant qu’artiste ; le classique VAMPYR (Carl Theodor Dreyer, DE/FR, 1932) explore les frontières entre rêve et réalité et le thriller psychologique PEEPING TOM (Michael Powell, UK, 1960) raconte l’obsession de son personnage principal, Mark Lewis, pour l’image. Le public aura l’occasion de la rencontrer à l’Open Air, lors de la présentation de LES YEUX SANS VISAGE (Georges Franju, FR/IT, 1960), une œuvre à la fois poétique et terrifiante sur l’identité et la transformation. Le film le plus récent choisi par Asia Argento est TETSUO (Shin’ya Tsukamoto, JP, 1989) œuvre culte mêlant horreur et science-fiction dans une vision unique et intense.

Il a été possible de voir un des films de cette carte blanche concoctée par Asia Argento.

- VAMPYR réalisé par Carl Theodor Dreyer (DE/FR, 1932, 64mn)

Résumé : un jeune homme se rend dans un village où il est confronté à une série d’événements troublants. Une pure merveille visuelle où règne une atmosphère aussi angoissante qu’onirique.

Mon avis : jolie pépite gothique que ce VAMPYR, réalisé par Carl Theodor Dreyer en 1932. Les jeux d'ombres, l'inventivité des effets spéciaux et la gestion de l'horreur en font une découverte intrigante et attachante.

NIFFF INVASION

Trop peu de temps, mais entre deux séances de cinéma, il a été possible de survoler quelques activités du très sympathique NIFFF INVASION qui proposait une série d’activités gratuites.

Une petite visite à la Villa a permis de jeter un œil au WorldBuilding et à la salle mise en place pour l'anniversaire de l'Epic Game Jam.

Au bar du NIFFF OFF, il était de possible de trouver quelques-uns des sous-bocks à collectionner.

Pas très loin du NIFFF OFF, on pouvait visiter le laboratoire photographique du docteur Jekyll. Une expérience immersive menée de main de maître par un acteur convaincant dans une ambiance très travaillée pour un résultat effrayant.