Drame/Un film à la très belle photographie qui créé un certain charme
Réalisé par Régis Wargnier
Avec Julia de Nunez, Clovis Cornillac, Julien De Saint-Jean, J.C. Lin, Louis-Do de Lencquesaing, Antoine Pelletier, Anne Azoulay, Andrzej Seweryn...
Long-métrage Français
Durée : 01h44mn
Année de production : 2025
Distributeur : Nour Films
Date de sortie sur nos écrans : 16 avril 2025
Résumé : quelques heures avant l'attribution de sa 3ème étoile, le célèbre chef Paskal Jankovski disparait avec son second lors d'une partie de chasse. A 20 ans, sa fille Clara se retrouve seule aux commandes du restaurant. Deux ans plus tard, elle reçoit une mystérieuse invitation pour Taïwan...
Bande-annonce (VF)
Ce que j'en ai pensé : après une longue absence au cinéma, Régis Wargnier revient à la réalisation avec LA RÉPARATION. Il a écrit le scénario de ce film avec Manon Feuvray et Thomas Bidegain. Ils adressent, sous le sujet de la disparition d'un être cher, les thèmes de la culpabilité, de la vengeance, de l'héritage parfois imposé et/ou trop lourd à porter. Au travers de la gastronomie, de son exigence et de son petit monde nombriliste, ils déploient une intrigue qui laisse le spectateur faire le film qu'il/elle souhaite dans le récit qu'ils déroulent. En effet, ils injectent une aura de mystère autour d'un fait dramatique. Ils n'expliquent d'ailleurs pas tous les éléments pour laisser planer un doute qui vient inlassablement se heurter à l'évidence, ce qui peut dérouter. Leurs personnages existent sur deux plans : au travers d'une réalité liée au dur labeur et au travers de ce qu'ils représentent. Les scénaristes incluent des scènes courtes du passé qui sont des indices sur le caractère et la relation qui lie les protagonistes. Ils nous font voyager de la Bretagne à Taïwan et donnent différentes formes à leur intrigue depuis le film sur la gastronomie au thriller en passant par la romance, ce qui lui confère un genre à part qui peut plaire ou agacer.
Régis Wargnier multiplie les très beaux plans offrant une texture à ce qu'il filme. Le directeur de la photographie, Renaud Chassaing, a fait un travail remarquable sur ce long-métrage pour aider à créer des atmosphères qui habillent le propos. Les lieux ont une âme, ce qui s'oppose souvent aux mauvaises intentions qui reviennent dans l'entourage de l'héroïne. Le réalisateur sait très bien capter un échange de regard lourd de sens ou une attitude contrariée, comme si, dans l'œil de sa caméra, les silences avaient parfois plus de sens que les mots échangés. Il y a une forme d'élégance dans sa façon de mettre en valeur les pays et les paysages. Le spectateur sait où l'action se situe à chaque instant. Le rythme est assez lent et correspond bien à une narration qui se veut emprunte de mystère, mais, de ce fait, elle charmera sûrement un public plus âgé plutôt que la jeunesse qui est pourtant bien présente dans cette histoire.
Les actrices et acteurs laissent exprimer leurs personnalités dans des rôles en demi-teinte. Julia de Nunez, interprète Clara Jankovski, une jeune femme prise en étau entre l'amour ou le devoir dans un environnement patriarcal qui ne lui laisse pas de liberté et ne tient pas compte des émotions qu'elle traverse. Clovis Cornillac joue son père Paskal 'Janko' Jankovski, un homme qui a construit son univers par sa forte personnalité et son travail intensif. Julien De Saint-Jean interprète Antoine, un jeune homme doué et amoureux qui ne veut pas compromettre. J.C. Lin joue Lian, un homme qui oscille entre la morale et le rôle qu'il doit jouer.
LA RÉPARATION exerce une forme d'envoûtement sur le spectateur, à condition que ce dernier rentre dans le jeu instauré par le réalisateur. Il a du charme et nous laisse face à nos ressentis par rapport à tous les non-dits.